Les pépinières paysannes dans le projet RECASE
Dans le cadre du projet RECASE, Adenya et Duhamic-ADRI accompagnent des paysan.ne.s vulnérables membres d’Organisations Communautaires de Base (OCB) dans le but de renforcer leurs capacités socio-économiques et pour être des acteur.ice.s du changement social au Rwanda.
En complément des formations qui leur sont proposées (en techniques d’élevage, agroécologie, nutrition, gouvernance des OCB…), le projet a développé une approche communautaire solidaire à travers 6 composantes :
- la mise en place des pépinières paysannes,
- la mise en place des champs collectifs potagers,
- la création des tontines,
- la démultiplication des animaux,
- les actions du fonds Participation du collectif Former pour Transformer,
- les actions collectives concertées.
Une capitalisation a été menée sur l’ensemble de ces initiatives, afin de documenter les méthodes développées et les leçons apprises, mais aussi faire ressortir la complémentarité entre les différentes composantes de l’approche communautaire solidaire du projet RECASE.
Contexte
Les paysan.ne.s accompagné.e.s par Adenya et Duhamic-ADRI exploitent de petites surfaces de terre inférieures à 25 ares. Leurs champs sont devenus stériles et exposés à l’érosion. De plus, ils/elles connaissent un manque de bois de chauffe et de fourrage pour les animaux.
La mise en place de pépinières gérées par les paysan.ne.s s’est appuyée sur un accompagnement de l’équipe projet avec des formations en agroécologie, agroforesterie et techniques d’installation des pépinières. Ceci dans l’objectif de permettre aux paysan.ne.s de devenir autonomes dans l’obtention de plants forestiers, agro forestiers et fruitiers leur permettant de lutter contre l’érosion et la stérilité des sols. Les pépinières permettent également aux paysan.ne.s d’obtenir du fourrage ainsi que des tuteurs pour cultiver des haricots volubiles. Les revenus dégagés par les paysan.ne.s grâce aux pépinières renforcent ainsi leur autonomie économique. Cette fiche détaille les différentes étapes et les effets induits par la mise en place de ces pépinières dans le cadre du projet RECASE.

Processus de mise en place des pépinières
La capitalisation sur les pépinières dans le projet RECASE a permis de faire ressortir les grandes étapes de la mise en place de ces pépinières paysannes :

1. Analyse participative des problématiques rencontrées par les paysan.ne.s
La première étape a consisté en une analyse participative des problématiques rencontrées par les paysan.ne.s. Elle a visé à identifier, avec les membres des organisations communautaires de base (OCB) et d’autres acteurs du territoire, les principaux défis auxquels ils/elles font face. Ensemble, ils/elles ont défini l’action collective prioritaire à mener pour répondre à ces enjeux. Lors de ce processus, la création de pépinières paysannes au niveau des OCB a été vue comme une priorité.
2. Formation et définition de plans d’action
La seconde étape a été dédiée à la formation et à la définition des plans d’action. Les membres des OCB ont été formé.e.s sur des pratiques telles que l’agroécologie, l’agroforesterie et les techniques nécessaires à l’installation d’une pépinière. Ensuite, un plan d’action détaillant l’activité et les sous activités, les besoins et les appuis nécessaires, les responsabilités et la période de réalisation a été élaboré au niveau du collectif, incluant le choix de la localisation de la pépinière. Celle-ci doit être située à proximité d’un point d’eau et rester accessible aux véhicules pour faciliter les activités.
3. Installation des pépinières
La troisième étape concerne l’installation des pépinières. Les outils indispensables ont été acquis, incluant des graines (agroforestières et fruitières), des arrosoirs, des houes, des râteaux, des sachets, et d’autres équipements nécessaires. Des structures tels que des hangars ont ensuite été construits pour abriter et protéger les plants.
4. Gestion de la pépinière par les paysan.ne.s
Les pépinières sont fonctionnelles et gérées par les paysan.ne.s eux/elles-mêmes, avec l’appui de l’équipe RECASE. Des activités régulières sont planifiées, telles que les semis, l’arrosage, le désherbage, le binage et le repiquage des plants. Une fois les plants sont prêts, ils sont distribués aux membres et non-membres des OCB, ainsi qu’à d’autres clients intéressés, favorisant ainsi la diffusion des pratiques agroforestières et renforçant la durabilité de ces pépinières.
La formation technique en agroécologie
La formation en agroécologie est tout d’abord dispensée auprès des animateur.ice.s, puis auprès des paysan.ne.s animateur.ice.s formateur.ices (PaFos), qui vont à leur tour former les membres de leurs OCB sous l’accompagnement des animateur.ice.s de proximité. Lors de la distribution des plants, on profite de l’occasion pour donner une formation de recyclage des bénéficiaires concernant la pratique agroforestière et fruitière, comme une des pratiques agro écologiques. Cette formation a comme objectif de leur montrer comment planter un plant (mesure d’un trou, fumier à utiliser, comment enlever le sachet,..), dans quel endroit (dans le champ ou sur les talus), à quel distance entre les deux plants, comment entretenir les plants jusqu’à la récolte sans oublier l’importance de l’agro foresterie.

Effets et impacts induits
La mise en place des pépinières dans les villages a permis un accroissement du nombre de plants forestiers, fruitiers et agroforestiers dans la région. Les paysan.ne.s ont été renforcé.e.s sur les techniques d’installation et de gestion des pépinières.
Les revenus provenant de la vente des plants issus des pépinières ont également considérablement augmenté, contribuant à l’amélioration des conditions de vie des ménages. Par ailleurs, les plants mis en terre ont favorisé la disponibilité des arbres fruitiers, forestiers et agroforestiers sur le territoire. Leur production a ainsi joué un rôle important dans l’amélioration des conditions de vie des ménages vulnérables.
La plantation d’arbres agroforestiers a eu des impacts multiples : elle a permis la fertilisation naturelle des champs, favorisant ainsi une agriculture plus durable. En outre, des essences comme le Grevillea ont significativement contribué à une transformation positive du paysage régional.
Pour en savoir plus, consultez la fiche à télécharger ci-dessous :