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Le voyage d’échange comme méthode d’apprentissage

Contexte

En septembre 2019, deux organisations paysannes membres du collectif Former pour Transformer - le MPP et l’UGPM - se sont retrouvées au Sénégal pour un voyage d’échange d’une semaine.

Nous avons expérimenté cette modalité d’échange pour la première fois au sein de notre collectif et nous en avons tiré, ensemble, des enseignements qui apparaissent dans cet article.

Le voyage d’échange apparaît ainsi, sous de nombreux aspects, comme une méthode d’apprentissage intéressante et enrichissante.

Trois principaux domaines d’apprentissage

I L’analyse des contextes

  • Des défis communs autour de l’agro-écologie : la subsistance pendant la période de soudure, le stockage de l’eau, la question de la valorisation des pratiques agroécologiques/de la communication autour des produits.
  • Des défis communs autour de la dynamique des groupements de paysans : la démobilisation des paysans, la question de l’exode des jeunes, la question des rapports de domination dans les groupements, la question de la constitution des groupements et de la sélection de l’animateur.
  • Des difficultées partagées  : le financement des actions, les aléas environnementaux, la question de la relève et de la baisse d’attractivité du métier d’agriculteur, le fort taux d’analphabétisme en milieu rural, la dégradation de l’environnement/le changement climatique, l’exode rural et à l’étranger (en particulier chez les jeunes), la pression foncière.
  • Des spécificités propres à chaque contexte : le fort taux de déboisement en Haïti, la longue saison sèche au Sénégal, la relation à l’État et la situation politique/économique du pays.

II L’analyse des organisations

  • Les visions  : la rencontre permet de confronter les visions sur de nombreuses thématiques : le rapport à la politique, la transformation sociale, ou sur la vision de pratiques communes comme l’agro-écologie. 

La préparation de ces échanges a nécessité un travail de réflexion et de reformulation qui a permis un renforcement du travail en équipe et de la cohésion au sein des équipes.

  • L’organisation : interconnaissance des organigrammes et des structures, du fonctionnement, des instances décisionnelles, des échelles d’autonomie et de taille des groupements paysans.
  • La prise de recul  : l’échange permet de bénéficier d’un regard extérieur, ainsi que d’entamer une démarche de présentation de sa propre organisation : ces deux aspects permettent aux organisations de mieux cerner des savoir-faire à valoriser, ou des difficultés auxquelles elles sont confrontées.

III L’analyse des méthodes d’action

  • Pratiques d’accompagnement et méthodes de formation : Comment construire et actualiser des modules de formation ? Comment articuler la langue utilisée dans les projets et la langue locale ? Comment sélectionner un animateur de zone ? Comment mobiliser les jeunes ?
  • L’échange d’outils et de méthodes : Les deux organisations ont montré un intérêt prononcé pour l’interconnaissance et l’échange direct d’outils et de méthodes, étant donné les similarités constatées en termes de thématiques abordées, de pratiques et d’enjeux.
  • Des idées d’actions locales : L’échange a développé chez les organisations participantes l’idée de mettre en place sur leur territoire, des pratiques ou des expériences présentées par l’autre organisation. Exemples : sur la radio comme outil de formation à distance pour l’UGPM ; sur les mécanismes de solidarités au sein des groupements observés lors du voyage pour le MPP.
  • Le développement d’attentes et d’envies : le voyage a provoqué, entre autres, des attentes de la part de l’UGPM sur un renforcement de sa démarche en Approches Orientées Changement, et de la part du MPP la volonté d’en découvrir plus sur le dispositif des animateurs endogènes (de proximité).

Les participants ont manifesté l’envie de continuer les échanges d’outils et de méthodes, qui se poursuivent après le voyage. 

Le voyage d’échange comme méthode d’apprentissage - fiche illustrée

Priorités

Priorité 6